Panorama de la peinture mexicaine
Amateurs d’art, vous vous demandez quels trésors de peintures vous réserve le Mexique ? L’histoire de l’art mexicain est très particulière, de par le chemin emprunté au cours des siècles. A l’image des autres pays d’Amérique latine, le XXe siècle fut un tournant majeur pour l’évolution et l’affirmation d’un courant de création artistique nationale.
L’art mexicain, dont la peinture en est une vive représentation, a la caractéristique visuelle d’être très colorée. D’un point de vue thématique, c’est la quête de l’identité qui prime. Identité individuelle ou nationale, l’art exprime une tentative de guérir d’un passé trop fractionné, en se reconstituant une unité et en affirmant un particularisme mexicain.
En quête de découverte ? Sachez que le Mexique regorge de magnifique musées et galeries d’art qui pourrait bien être coché sur votre liste des incontournables du Mexique. Remontons le temps, et voyons les productions majeures de l’histoire de ce pays.
La peinture pré cortésienne :
Bien que l’on sache peu de choses de l’art pictural des sociétés pré cortésiennes, on constate une forte appétence pour la peinture murale. Des peintures rupestres aux fresques mayas, de nombreuses parois nous ont laissés les témoignages artistiques de ces civilisations disparues. Les plus connues étant les superbes fresques de Bonampak. On y constate déjà un goût pour la couleur et un souci de réalisme dans le dessin.
La peinture sous la colonisation espagnole (XVIe – XVIIIe siècles):
A l’arrivée des colons espagnols, toute la civilisation précédente a peu à peu été effacée sous le nouveau modèle imposé. Les sociétés indigènes sont réduites au mutisme et leur art et leurs traditions tombent dans l’oubli. Le style pictural alors en vogue est celui de l’Europe, et notamment le modèle espagnol. A partir de cette période, les mouvements artistiques européens restent la référence à suivre au Mexique jusqu’au XXe siècle. Parfois ils s’expriment même de manière très poussée comme le montre le magnifique art baroque mexicain du XVIIe siècle. Les thèmes principaux sont en premier lieu les sujets religieux, puis les portraits. Bien que parfois on puisse déceler des influences indigènes dans la peinture de cette époque, probablement dû aux artistes employés, celles-ci restent minimes.
La peinture au XIXe siècle :
C’est au XIXe siècle qu’a lieu un premier détachement avec la peinture européenne. Le néoclassicisme, alors en vogue de l’autre côté de l’Atlantique, reste la peinture valorisée d’un point de vue académique. Mais en parallèle, un nouveau courant voit le jour. Le Costumbrismo est un mouvement réaliste qui cherche à témoigner de la vie quotidienne et des traditions locales. Il n’y a aucune volonté d’analyse, mais seulement de la description. La plupart de ces peintres sont des autodidactes qui cherchent à montrer au monde la réalité de cet état nouvellement indépendant. José Augustín Arrieta est une figure majeure de ce courant.
La peinture au XXe siècle :
La période charnière dans l’histoire de l’art mexicain est bien le XXe siècle. Suite à la révolution de 1910, les peintres s’engagent politiquement et se servent de leur art pour émettre des revendications économiques ou sociales. Entre tradition et modernité, ils défendent une identité nationale aux multiples facettes, à la fois socialiste, catholique et précolombienne. La plupart lutte contre le capitalisme étatsunien, contre les injustices et l’autoritarisme dont souffre la population. Cet art ne se veut pas élitiste et cherche à toucher un large public avec des messages universels. Cela fonctionna et le succès fut même international.
Le grand mouvement représentatif de cette époque est le Muralisme. Cet art peint sur les murs fait renaitre la tradition des fresques. Soutenu par le gouvernement révolutionnaire, les peintres de ce mouvement réalisent énormément de commandes publiques, que l’on peut toujours voir dans les grandes villes mexicaines (et notamment Mexico). Ces représentations de l’histoire officielle cherchent à glorifier la révolution auprès de la population et à redonner un élan identitaire au pays. Les classes sociales les plus pauvres sont valorisées alors que la colonisation par les espagnols est dénoncée. Le chef de file de ce mouvement est le célèbre Diego Rivera, instigateur d’une renaissance artistique mexicaine. Notons également David Siqueiros et José Orozco, deux fresquistes importants.
Mais comment parler de la peinture mexicaine sans évoquer l’artiste la plus célèbre à l’international : Frida Kahlo. Bien qu’elle soit également engagée dans de nombreuses causes, ce n’est que rarement le sujet de ces œuvres. Sa peinture traite avant tout de sa vie personnelle, avec de nombreux autoportraits, et de ses émotions : la solitude, la douleur physique… Elle tente de retransmettre une réalité intérieure grâce à une grande présence de la symbolique. Proche du surréalisme, elle refusa néanmoins cette appartenance.
Autre artiste notable du XXe siècle, Rufino Tamayo sort également du grand courant revendicateur de son temps. Cet artiste d’origine indienne avait à cœur de s’inspirer et de retransmettre les coutumes pré cortésiennes. Son art très coloré puise dans le cubisme et le surréalisme.
Un art présent bien présent au Mexique :
La création contemporaine continue de s’inspirer de ce très riche héritage, et des artistes tels que Farid Rueda renouvellent l’art du muralisme. Les peintres et les expositions fleurissent à Mexico, véritable vivier de création, qui nous assure une relève digne de ce nom. Lors de votre séjour, n’hésitez pas à entrer en contact avec la peinture mexicaine. Que ce soit dans une galerie, dans un musée, dans une église, dans une grotte et surtout dans la rue, l’art est présent partout.
Et vous, avez-vous des artistes favoris ?